25 Janvier 2025
Comme il fallait s’y attendre, comme si c’était inscrit dans le ciel de Miami, le président récemment élu Donald Trump a annulé, par décret, un décret adopté par le président sortant Joe Biden et il a inscrit de nouveau Cuba dans la liste des pays qui soi-disant appuient le terrorisme.
Il n’a fallu aucune justification, aucune enquête, aucune preuve, seulement l’arbitraire et le désir de vengeance pour remettre le garrot vil sur la gorge du peuple cubain et resserrer un peu plus l’étreinte pour l’asphyxier davantage. Du pur sadisme, qui prouve, si besoin est, un total mépris pour la souveraineté des nations. Cela signifie plus de pénuries, plus d’angoisse, plus d’insécurité, plus d’immigrants, moins de nourriture, moins de médicaments, moins d’infrastructures sociales.
Rappelons que Cuba a été inscrite sur cette liste infâme de 1982 à 2015, moment où le président Obama a décidé de retirer l’île socialiste de cette liste. Puis, en 2021, le président Trump, en fin de mandat, a inscrit de nouveau Cuba sur la liste des pays qui encouragent supposément le terrorisme, à la suggestion du président colombien de l’époque, Álvaro Uribe, alors que Cuba avait été le théâtre de négociations de paix officielles entre la guérilla des FARC et le gouvernement colombien, négociations qui avaient finalement abouti à des accords de paix. Mais, à quelques jours de quitter la Maison-Blanche, Joe Biden a retiré Cuba de cette liste.
L’embellie aura donc été de courte durée. La semaine dernière, la joie et l’espoir étaient palpables dans les rues de La Havane, où les fiers Cubains affichaient un optimisme modéré. Aujourd’hui, c’est le retour à la case départ, avec le décret de Trump, et l’inquiétude fait de nouveau partie du quotidien des Cubains et Cubaines.
Cette mesure gratuite et injustifiée démontre, par ailleurs, l’incapacité du gouvernement impérial de venir à bout de ce petit peuple qui lui résiste depuis plus de soixante ans. Un acte de pure lâcheté de la part d’un multimillionnaire prépotent au passé criminel, qui a préféré absoudre et gracier quelque 2500 suprématistes blancs et émeutiers extrêmement violents du 6 janvier 2021.
Je suis rentré à Montréal il y a quelques jours, en pleine vague de froid polaire. «Si j’aurais su, j’aurais pas v’nu», pour paraphraser le petit Bébert dans La guerre des boutons. Je me suis enfermé pendant quatre jours, en attendant que la température se réchauffe un peu. Mais le froid se faisait aussi sentir à l’intérieur, ce qui ne me remontait pas le moral et me faisait regretter la chaleur de La Havane.
Comme les visiteurs de La Havane le savent sans doute, il n’y a plus de vols directs Montréal-La Havane. Air Transat et Air Canada ont abandonné ce circuit sans trop qu’on sache pourquoi. Pourtant, ils étaient nombreux à se rendre à La Havane, dans les années précédentes, et les hôtels de Playa del Este, en banlieue de La Havane, étaient bondés de Québécois fuyant les rigueurs de l’hiver. Maintenant, pour aller à La Havane, il faut passer par Varadero, puis prendre l’autobus Viazul, qui effectue deux liaisons par jour. Comme les horaires des vols ne coïncident pas nécessairement avec les horaires de la compagnie d’autobus, il faut parfois attendre de longues heures à l’aéroport, ce qui ne favorise pas le tourisme.
Air Transat offre deux vols, l’un de Montréal, l’autre de Toronto. Comme le vol de retour vers Montréal était complet, j’ai dû prendre le vol Varadero-Toronto-Montréal. Un vol de nuit, avec départ vers 22h30. Avec une longue escale de près de six heures dans un aéroport torontois qui n’offre guère de service approprié à de telles escales nocturnes.
La seule note positive: l’avion, un gros Airbus des plus moderne, était de loin plus confortable que celui qui fait la liaison Montréal-Varadeo-Montréal. Plus d’espace pour les jambes entre les rangées. Et surtout des écrans tactiles individuels pour, entre autres, visionner un bon choix de films. J’ai pu voir, entre autres, le dernier film de Denys Arcand, Testament, que j’ai adoré. Mais je me demande: pourquoi une telle différence de traitement entre Montréal et Toronto, de la part d’une compagnie pourtant québécoise?