Le Mexique refuse une ingérence militaire américaine sur son territoire national. En effet, ce vendredi, la présidente Claudia Sheinbaum a indiqué qu’elle ne souhaitait pas voir les forces armées américaines venir lutter contre les cartels de narcotrafiquants mexicains.
Un refus ferme et définitif. La présidente du Mexique, Claudia Sheinbaum, a de nouveau indiqué ce vendredi 14 mars qu’elle s’opposait à une intervention militaire américaine sur le territoire mexicain pour lutter contre les cartels de narcotrafiquants.
L'idée a été avancée par Ronald Johnson, le candidat du président Donald Trump au poste d'ambassadeur des États-Unis au Mexique, lors d'une audition ce jeudi 13 mars devant une commission du Sénat américain.
«Nous ne sommes pas d'accord. Il a dit 'tout est sur la table', mais non. Ça, ce n'est pas sur la table, ni sur la chaise, ni sur le plancher, ni nulle part», a martelé la présidente mexicaine lors de sa conférence de presse quotidienne.
Lors de cette audition, Ronald Johnson a été invité à donner son avis sur la pertinence d'une intervention militaire américaine contre les cartels au Mexique, sans en aviser le gouvernement mexicain.
«S'il advient une situation où les vies des citoyens américains sont en danger, je crois que toutes les cartes sont sur la table», a répondu le candidat, ajoutant : «notre premier souhait serait que cela se fasse en collaboration avec nos partenaires mexicains».
Une «menace» pour la souveraineté du Mexique
Les déclarations de Ronald Johnson surviennent trois semaines après que Donald Trump a désigné comme «terroristes» huit groupes criminels latino-américains, dont six mexicains, les accusant d'introduire du fentanyl aux États-Unis.
Devant le Congrès la semaine dernière, le président Trump a déclaré que l'heure était arrivée pour les États-Unis de «livrer une guerre contre les cartels». Il a accusé le côté mexicain de la frontière d'être «dominé totalement» par des groupes criminels.
Claudia Sheinbaum avait alors averti que la décision de Washington ne devait pas constituer une «opportunité (...) pour menacer la souveraineté» mexicaine. Le Mexique n'acceptera aucune «invasion» américaine sous prétexte de lutte contre le trafic de drogue, avait-elle prévenu.
Si la candidature de Ronald Johnson est validée par le Sénat, «les relations seront bonnes», a poursuivi la présidente, tout en soulignant néanmoins que «le Mexique doit être respecté».
Mardi dernier, le Congrès mexicain a adopté une réforme constitutionnelle qui prévoit des peines de prison pour tout étranger coupable d'ingérence.